NOTES
Hugo sait parfaitement qu'il n'en est rien, ayant lu Villemain (ouvrage cité, p. 39): « Ce qui semble plus méritoire [que d'avoir demandé une seconde pièce avec Falstaff] de la part de cette princesse, c'est l'heureuse liberté que garda Shakespeare pour le choix de ses sujets. Sous le pouvoir absolu d'Elisabeth, il dispose à son gré des événements du règne de Henri VIII, retrace sa tyrannie avec une simplicité toute historique, et peint des plus touchantes couleurs les vertus et les droits de Catherine d'Aragon, chassée du trône et du lit de Henri VIII, pour faire place à la mère d'Elisabeth [Anne Boleyn]. [...] son successeur, Jacques Ier, dans ses prétentions de savoir et d'esprit, se piqua de protéger l'art dramatique: par une de ses premières ordonnances, en date du 19 mai 1603, il accorda aux comédiens du Globe, qui n'étaient jusque là que les serviteurs du lord chambellan, le titre de Comédiens du Roi, et conféra ce privilège à Laurence Fletcher et à William Shakespeare nommément. » Le paragraphe qui suit évoque bien une tentative de censure, mais restée sans effet et venue de « la corporation de la ville de Londres, de tout temps ennemie des comédiens par sévérité puritaine ».
Quant à la suspension de la publication, déjà évoquée au sous-chapitre IX -voir la note à « A suspendre »- ni la source ni les raisons n'en sont connues. Hugo le reconnaît d'ailleurs mais de telle manière qu'on comprend que les motifs précis de la censure sont ignorés alors qu'on ignore s'il s'agissait de censure ou d'une affaire privée.